N° 161 de Pascal Pautet       Samedi 27 Aout 2011

SUJET : Florac et les protestants
Bonsoir J\'avais vu sur généanet que des protestants d\'Auzillargue (Saint André de Valborgne) s\'étaient mariés à Florac. J\'ai parcouru les archives en ligne des années 1740 à 1750 de Florac, et j\'y ai découvert un grand nombre de baptêmes et mariages d\'habitants d\'Auzillargue. Les baptisés avaient parfois 6 semaines.... La plupart des noms de ma généalogie y figurent (Roques, Grefeuille, Rousset, André....) les quelques mariages protestants du \"désert\" que Gilles m\'a indiqués sont postérieurs (1770) Y avait-il plusieurs lieux religieux pour les protestants, ou la ville de Florac a-t-elle été fuie par les protestants qui se seraient réfugiés dans le désert ? Y a-t-il d\'autres villages où les protestants de SAV avaient coutume de se rendre ? merci
COMMENTAIRE de Jacques Deschard       Mardi 30 Aout 2011
Bonjour et merci pour cette communication qui m\'apprend que Florac dans les débuts du Désert avait permis aux protestants irréductibles de renouer avec les rites de leur religion - Pour la période 1760/1766 environ le pasteur Méjanelle a parcouru toute la région autour de St André de Valborgne pour baptiser et bénir les mariages - Au fil des années le nombre des pasteurs augmentant, ils se déplaçaient moins et les fidèles devaient attendre moins longtemps leur passage pour recevoir les sacrements.
COMMENTAIRE de Alain Combes       Mardi 30 Aout 2011
Bonjour et merci monsieur Pautet pour avoir lancé ce débat fort intéressant. Hélas pour vous je ne vous parlerai pas spécialement de St André, je n\'ai pas étudié ce village pour cette période, mais les baptêmes clandestins ont eu lieu de la même façon dans toutes les Cévennes; Suite à la réorganisation des églises réformées par Antoine Court, dans la façon dont se sont déroulés ces actes, il faut distinguer trois périodes: La première eut lieu, vous l\'avez très justement souligné, de 1740 environ à 1750; Là,les baptêmes et les mariages clandestins, au début très rares, commencent à concerner un grand nombre de nouveaux convertis. Ces adhésions à la religion protestante, malgré les dangers, se font selon les circonstances et parfois loin du domicile des \" irréductibles\". Bien sûr les baptisés pouvaient avoir six semaines, voire deux ou trois mois. La deuxième concerne la période 1751-1755, période vraiment décisive que j\'ai particulièrement étudiée pour St Hippolyte du Fort. En 1751 les autorités catholiques, voyant leurs églises désertées par les NC, voulurent reprendre en main le \"petit troupeau égaré\"; Il est alors mis en marche le système des baptèmes sous condition et les BMS catholiques de l\'époque sont surchargés de personnages qui n\'avaient pas remis les pieds depuis bien longtemps dans une église. Parfois les enfants baptisés avaient plusieurs années, un de mes ancêtres a été baptisé à l\'âge de huit ans: parrain un dragon et la marraine une jeune dame catholique de la paroisse qui n\'avait aucun rapport avec la famille et qui ne savait pas signer! Ces baptêmes sous condition étaient déjà en usage depuis plusieurs années mais de façon sporadique. J\'en ai relevé un pour mes ascendants en 1741. Mais en 1751 ils sont devenus systématiques. Alors la réaction de l\'équipe du prédicant Court ne se fit pas attendre. Les prédicants se relayèrent de paroisses en paroisses, et baptisèrent tous les enfants des NC à domicile:des bébés ayant deux ou trois jours maximum, et bien souvent nés le jour même. Les autorités religieuses ne purent lutter devant une telle concurrence déloyale, et bientôt baissèrent les bras. ( Voir en 1755 le premier synode national des églises réformées tenu à la Valette paroisse de Valleraugue où les services de sa majesté bien que parfaitement renseignés fermèrent les yeux) la troisième période commence donc en 1755 et là, les derniers protestants hésitants, bien souvent les bourgeois qui jouaient sur les deux tableaux, se ruèrent à leur tour vers les cérémonies religieuses du désert; les baptêmes se firent plus tardifs pour certains à l\'âge de six mois et dès cette époque sont pratiquement conservés tous les BMS clandestins protestants en Cévennes. Ensuite dès 1760 commencent les temps meilleurs de la tolérance. Les travaux personnels dont je parle plus haut sur cette période sont visibles à l\'AGAC. Merci encore Mr Pautet et bonne journée. Alain
COMMENTAIRE de Pascal Pautet       Mardi 30 Aout 2011
c\'est moi qui vous remercie pour ces informations et pour toute l\'aide que l\'AGAC m\'apporte. Réflexion toute personnelle :à force de trouver tous mes aîeux dans le même hameau je me demandais s\'il n\'y avait pas un souci de consanguinité Dans les Hautes Alpes les moines de Durbon épluchaient les généalogies à chaque mariage pour y parer.Les habitants ne \"migraient\" pas (ce qui a facilité mes recherches..) Dans les Cévennes le protestantisme a sans doute favorisé les déplacements et les rencontres de familles. Concernant ma généalogie , je constate qu\'à plusieurs reprises des \"cousins\" se marient entre eux, cousins installés à SAV, Pompidou, et st privat de vallongue. Une sorte de circuit fermé sur plusieurs générations. Et tous les états civils que l\'AGAC m\'a communiqués sont effectivement dans mon \"arbre\"

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